Imaginez un manager qui s’adresse à son équipe lors d’une présentation stratégique : « Euh… donc, en fait, on va, euh, procéder différemment, du coup… ». Malgré un contenu pertinent, l’attention de l’auditoire se focalise sur ces répétitions involontaires. Ces tics de langage à l’oral – tels que « euh », « du coup », « voilà », « en fait » – peuvent parasiter votre discours et nuire à votre crédibilité. En tant que coach expert en prise de parole, je suis régulièrement sollicité par mes clients pour les aider à limiter, parfois même supprimer leurs tics de langage. Dans cet article, je vous explique d’où viennent la plupart de ces tics de langage et comment les limiter dans vos interventions orales.
Les tics de langage sont des habitudes inconscientes. Même s’ils semblent naturels chez certains, ils peuvent affaiblir l’impact de votre communication orale. Dans un contexte professionnel, les tics de langage peuvent donner une impression d’hésitation ou révéler un manque de préparation. Les reconnaître et les corriger permet de renforcer la clarté et l’impact de vos prises de parole.
comment apparaissent les tics de langage à l’oral
Les tics de langage constituent de façon inconscientes des « béquilles ». Ces supports apparaissent lorsque vous ne vous sentez pas à l’aise ou pas assez fluide. Vous avez peut être constaté vous-même que ces tics ont tendance à s’accentuer si le stress monte. Ils révèlent donc chez l’orateur qui les utilisent quelque chose de son état intérieur. Si vous êtes sujet aux tics de langage intempestifs, voici 3 grandes causes logiques de l’apparition de ces tics pour vous aider à repérer d’où viennent les vôtres.
Le stress et l’anxiété
Le stress est un facteur majeur contribuant à l’apparition des tics de langage et à leur augmentation. Face à l’anxiété de parler en public, le cerveau cherche à gagner du temps. Il introduit alors des mots de remplissage pour combler les silences. Ce phénomène est souvent lié à la glossophobie, la peur de s’exprimer devant un auditoire.
Habitudes et environnement
Les tics de langage peuvent également résulter de notre environnement linguistique. Certains mots ou expressions deviennent des automatismes, intégrés à notre discours quotidien, sans que nous en ayons conscience. En prise de parole en public, il est essentiel d’en prendre conscience au risque de rendre vos discours ennuyeux et de lasser votre public focalisé sur vos tics.
Manque de préparation
Une préparation insuffisante peut conduire à une structuration floue du discours. Ce manque de préparation ou de répétition augmente la probabilité d’utiliser des tics de langage pour combler les hésitations ou les doutes.
3 Stratégies pour repérer et comprendre ses tics
Enregistrement et écoute active
S’enregistrer lors de simulations de prise de parole permet d’identifier les tics récurrents. L’écoute attentive de ces enregistrements aide à prendre conscience des habitudes verbales inconscientes.
Feedback constructif
Solliciter des retours de collègues ou de coachs experts en communication peut offrir un regard extérieur précieux sur nos tics de langage. Un feedback bienveillant facilite la prise de conscience et la mise en place de corrections.
Observation des orateurs expérimentés
Étudier les discours de grands orateurs, tels que Barack Obama ou Steve Jobs, peut inspirer des techniques pour améliorer sa propre élocution. Leur maîtrise des silences et de la diction est notamment un modèle à suivre.

s’entrainer à l’oral permet de corriger ses tics de langage
Voici 3 exercices simples pour vous aider à réduire vos tics de langage
1. Retrouver une respiration fluide
Pratiquer des exercices de respiration diaphragmatique aide à gérer le stress et à ralentir le débit de parole. Plus vous serez calme intérieurement, plus vous limiterez le risque de tics de langage.
Apprendre à intégrer des pauses silencieuses dans son discours permet de remplacer les mots de remplissage par des moments de réflexion, renforçant l’impact du message. Encore faut il oser jouer avec ces temps de silence.. Là encore, cela s’apprend et se travaille avec l’aide d’un coach expert.
3. Travailler sa diction
Répéter des phrases complexes, comme la célèbre « Un chasseur sachant chasser doit savoir chasser sans son chien de chasse », améliore l’articulation et la concentration, diminuant les hésitations.
De façon évidente, tout ce qui tend à faire ralentir votre débit de parole sera une aide pour limiter les tics de langage. Comme un marcheur habitué à utiliser ses béquilles doit faire une ré-éducation pour se déplacer seul, l’orateur en proie aux tics de langage a besoin de ré-éduquer son cerveau pour s’exprimer sans le recours aux tics de langage. S’exercer par exemple à parler spontanément sur un sujet pendant une minute, en s’enregistrant, permet d’apprendre à gérer son stress. Cela permet aussi de repérer les tics de langage à éliminer et renforcer sa fluidité de parole.
Les tics de langage ne sont pas une fatalité
Avec une prise de conscience et une pratique régulière, il est possible de se défaire de ses tics de langage et d’améliorer sa communication orale. En intégrant des techniques facilitant une respiration fluide, en osant s’appuyer sur des pauses et des silences , vous renforcerez votre impact à l’oral et vous gagnerez beaucoup en confort intérieur.
Et vous, quels tics de langage souhaitez-vous abandonner pour gagner en impact ?
Rencontrons-nous pour en discuter !